Témoignage : un PVT à Vancouver

Envie de faire votre PVT Canada à Vancouver ?
Pour en savoir plus sur cette destination, nous avons interrogé Valérie Lafayette, partie 1 an en PVT à Vancouver et qui a raconté son aventure dans un livre réaliste et plein d’humour.
[PVTcanada.com] : Bonjour Valérie,
Le PVT-Programme Vacances Travail attire de plus en plus de jeunes Français qui rêvent de partir vivre un petit bout de vie à l’étranger. Alors, vous aussi vous aviez des envies d’ailleurs ? Et pourquoi avoir choisi le Canada ?
[PVTcanada.com] : Vous avez choisi Vancouver. Qu’est-ce qui vous a attiré et qu’est-ce qui la différencie des autres grandes villes canadiennes ?
[Valérie Lafayette] : Nous partions en couple : il souhaitait un coin anglophone, et je craignais le froid… Vancouver, entourée par une nature absolument magnifique, se présentait comme la candidate idéale.Et puis pour un côté un peu « romantique », je trouvais ça chouette de découvrir ensemble un nouvel endroit, parce que j’avais déjà eu la chance de faire un tour du Canada en famille, à Montréal, Toronto, Ottawa. Mais je ne connaissais pas du tout la côte Ouest.
Aussi, comme je le raconte dans le livre, Vancouver est LA ville du cinéma, et c’est un milieu qui m’attire énormément. Je me suis dit qu’il y aurait peut-être des possibilités dans ce domaine. Et en effet, je me suis inscrite dans une école d’art dramatique, pour apprendre les techniques pour jouer devant une caméra. Il y a beaucoup de travail dans ce milieu, côté décors, effets spéciaux, maquillage, et bien sûr pour les acteurs…
Parce que le dollar canadien est très intéressant pour les studios américains, les tournages se font désormais en grande majorité à Vancouver. J’en parle souvent dans mon livre. J’ai eu la chance d’être plusieurs jours sur le plateau de 50 Shades Darker ! Inoubliable !
[PVTcanada.com] : Finalement la ville a-t-elle été à la hauteur de vos espérances ? Racontez-nous vos premiers pas là-bas.
[Valérie Lafayette] : La ville est splendide. La qualité de la vie est excellente à Vancouver dans la mesure où la ville est entourée par l’océan, les montagnes, des randonnées magnifiques en forêt sont accessibles en transport en commun, la ville est à taille humaine (j’ai toujours vécu à Paris !), les habitants ne sont pas stressés, le climat est agréable, il n’y fait jamais froid… tout cela en fait un endroit où il fait bon vivre… avec un bémol : le coût de la vie ! Vancouver est une ville extrêmement chère, probablement l’une des plus chères d’Amérique du Nord. Les loyers sont élevés et les salaires ne suivent pas.Très vite, l’appartement a été loué, mais très vite, je me suis rendu compte des difficultés à trouver un (vrai) travail.
Donc sans revenus, difficile d’apprécier la ville comme je l’aurais aimé. Les sorties sont chères, donc rares… $80 par exemple pour visiter l’aquarium à deux, ça devient un sacré budget !
[PVTcanada.com] : Est-il facile de s’adapter à Vancouver ? de trouver un logement, un boulot, de socialiser ?
[Valérie Lafayette] : D’une manière générale, mon témoignage est un peu une mise en garde, parce que contrairement à tout ce qu’on peut lire, ou croire, tout n’est pas simple et rose au Canada, du moins à Vancouver. Je ne suis pas la seule à avoir eu beaucoup de mal à trouver un emploi. Le problème est qu’en postulant à des emplois qualifiés (je suis diplômée d’un Master II de Droit de Panthéon-Assas), la préférence va largement aux Canadiens ou aux candidats qui ont la résidence permanente ou encore un permis de travail plus long que le PVT.On trouve facilement des emplois dans la restauration, mais cela reste des « petits boulots » ou dans les services à la clientèle. Attention, si l’on est embauché facilement, on peut être remercié aussi facilement !
Socialement, je dirais que ce n’est pas facile de s’intégrer réellement à Vancouver. J’ai rencontré des gens à des MeetUp, par mes divers volontariats, sur les tournages, mais ce n’est pas évident de nouer de sincères relations.
Pour le logement, j’ai entendu des histoires comme quoi pour une annonce, il y aurait pas moins de 50 dossiers, mais dans notre cas, on a eu énormément de chance. Le troisième appartement qu’on a vu nous a plu, et on l’a eu !
[PVTcanada.com] : Vous avez décidé de raconter votre expérience dans un livre. Qu’est-ce qui vous a poussé dans cette démarche ?
[Valérie Lafayette] : Je raconte mon expérience, certes, mais c’est aussi ce que j’aurais aimé savoir avant de partir ! J’ai l’impression qu’il y a une idée, une image de facilité et de « tout est possible » au Canada, donc j’ai écrit ce livre pour éviter des déconvenues aux PVTistes... Je ne peux pas parler pour l’ensemble du pays, mais seulement de Vancouver où je suis restée. Et c’est un endroit terriblement compétitif. Les recruteurs canadiens d’une manière générale vont préférer embaucher un Canadien qu’un étranger, ils ont tendance à se méfier du visa vacances-travail, (peut-être son nom ne fait pas sérieux ...?), ou aussi est-il estimé trop court dans sa durée.Et puis, d’un point de vue plus personnel, j’aime écrire, j’ai besoin d’écrire. J’ai déjà écrit deux romans, je cherche un éditeur d’ailleurs ! (Qu’il m’entende et me lise !... ☺) c’est la meilleure façon que j’ai trouvée pour m’exprimer.
[PVTcanada.com] : Quels conseils pourriez-vous donner aux futurs voyageurs ? Qu’est-ce que vous auriez aimé qu’on vous dise avant de partir ?
[Valérie Lafayette] : Je recommanderais la prudence, de garder un pied en France (ou dans son pays d’origine), ne pas bazarder ses affaires mais de garder son appart, rester en contact avec ses amis, essayer de négocier une année sabbatique avec son employeur si c’est possible.Et bien entendu, si vous avez des pistons, c’est le moment de les faire jouer ! J’ai croisé trop de titulaires du PVT repartis dans leur pays bredouilles parce que leur diplôme n’était pas reconnu, et que la vie était trop chère à Vancouver, sans avoir l’espoir de trouver un bon travail.
On m’a conseillé en arrivant de faire du bénévolat. Je pense que c'est bien mais attention à ne pas en faire trop. Il arrive qu'on vous fasse miroiter un travail à la clé alors que ce n'est pas toujours vrai !
En conclusion et pour terminer sur une note positive, j’aimerais dire que l’expérience, bien que n’ayant pas été simple, a été enrichissante car elle m’a permis de sortir de ma « zone de confort », d’apprendre à dépasser mes peurs.
Je voudrais terminer notre « entretien » en citant la phrase de Saint-Augustin que j’ai choisie à la fin de mon livre : « Avance sur ta route, car elle n’existe que par ta marche. »
Retrouvez le témoignage complet de Valérie Lafayette dans son livre PDF : "Mon permis Vacances-Travail Canada. Un an à Vancouver".